La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont annoncé mercredi dans un communiqué conjoint être convenus de commencer à mettre en oeuvre le mois prochain les mesures de sécurité prévues par un accord chapeauté par les Etats-Unis, laissant entrevoir une avancée majeure vers la paix alors que l'absence de progrès jusqu'à présent a alimenté les inquiétudes.
D'après le communiqué, relayé également par les Etats-Unis, le Qatar, le Togo et la Commission de l'union africaine, un accord en ce sens entre la RDC et le Rwanda a été conclu la semaine dernière à Washington. Il prévoit que la mise en oeuvre des mesures de sécurité débutera le 1er octobre.
Reuters a appris de trois personnes au fait de la question que les deux pays sont convenus de la réalisation de l'ensemble de ces mesures d'ici la fin de l'année.
Sur fond de préoccupations face à l'absence de progrès vers une issue au conflit, un calendrier précis a été fixé pour la mise en oeuvre des mesures sécuritaires prévues par l'accord signé par Kigali et Kinshasa en juin dernier à Washington, où les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais ont alors rencontré Donald Trump.
Le président américain est désireux de stopper les violences afin de permettre des milliards de dollars d'investissements occidentaux dans une région riche en minerais rares, dont le tantale, l'or, le cobalt, le cuivre et le lithium, entre autres.
Aux termes de l'accord, le Rwanda doit lever sous 90 jours ses mesures défensives, comme cela fut initialement prévu dans le cadre d'un précédent accord établi en 2024. Les opérations de l'armée congolaise contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé basé dans l'Est de la RDC, doivent prendre fin dans le même délai.
Les opérations pour faciliter le retrait des soldats rwandais vont commencer entre le 21 octobre et le 31 octobre, ont dit les sources.
Selon des notes de réunions internes que Reuters a pu consulter, des désaccords de longue date ont compliqué les différentes démarches destinées à ramener la paix dans la région, après trois décennies de violences ayant fait des centaines de milliers de morts et de déplacés.
L'un des points épineux demeure la relation entretenue par le Rwanda avec le groupe rebelle M23.
D'après le document, la réunion organisée la semaine dernière au siège du département d'Etat américain a été émaillée par des querelles sur la nature du M23, que Kinshasa accuse Kigali de soutenir - ce que nie le gouvernement rwandais.
A la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, le président congolais Felix Tshisekedi a déclaré cette semaine que le retrait des troupes rwandaises de la RDC et la fin du soutien apporté par le Rwanda au M23 étaient "des conditions non-négociables pour une paix véritable".
Kigali dit être engagé à respecter l'accord de paix.
(Reportage de Sonia Rolley à Paris, Daphne Psaledakis à Washington et Robbie Corey-Boulet à Dakar; version française Jean Terzian)
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